Premier bol

Août 2006, Karatsu, Japon.

English version

Karatsu, située sur la partie nord de l’île de Kyushu dans la préfecture de Saga est une petite ville perdue entre mer et montagnes. Un endroit ou le temps semble s’être arrêté. Il y a beaucoup d’endroits comme celui-la au Japon.

Karatsu

Arrivée par le train, une heure de trajet depuis Fukuoka, échappée de Tokyo l’espace de quelques jours, je suis venue découvrir les fameuses poteries.
Les bols dont on se sert pour boire le thé ont conservé l’emprunte des maîtres potiers coréens. Sur une terre rose ou jaune quelques brins d’herbes ploient sous la force du vent.  Vague évocation de la vie des hommes, pauvres herbes du chemin que nous sommes.
Au fil du temps le bol se transforme, et dans les ateliers et les magasins on peut voir la différence entre l’ancien et le nouveau. Au Japon l’objet s’enrichie de la patine du temps. Bien vieillir est l’une des qualités de cette céramique. Si les hommes ont l’obsession du travail bien fait ce n’est pas que le produit soit fait pour durer toujours mais plutôt pour bien vieillir.
IMG_9750 IMG_9753  Bol ayant servi.
Bol Karatsu neuf IMG_9748  Bol neuf.
IMG_9761 IMG_9779 IMG_9776
Exemples de terre jaune et rose.
Du château édifié en 1608 en bord de mer il reste un donjon d’où l’on aperçoit une ville entre eau et montagnes, une plage bordée de pins qui s’étend sur des kilomètres, des îles qui ressemblent à des montagnes.

DSC06218 DSC06060 IMG_4489 IMG_4498

Ce matin dans un atelier, pour la première fois, je me suis essayée à faire un bol. L’affaire a duré plusieurs heures. Cette terre entre mes doigts il fallait absolument en faire quelque chose et mes mains de s’activer, heureuses de ce contact.

DSC06112 DSC06113

Voici le bol reçu quelques semaines après à Tokyo. 
Longue marche ensuite le long de la plage à partir de Niji no Matsubara. Des kilomètres de pins et de plage.

DSC06027 IMG_4594 IMG_4595 IMG_4561

Retour à l’auberge, après la douche et le bain, assise sur les tatamis, sur la table devant moi la servante vient de porter le thé, à l’intérieur il fait bon. Au dehors il y a la chaleur de l’été et le cri strident des insectes.

IMG_4488 DSC06280

On découvre la terre en même temps que l’on découvre ce dont les doigts sont capables. Alors que l’on ne possède encore aucune technique, chaque mouvement compte, la concentration est intense, en un instant, à tout moment on peut tout gâcher. La terre est molle, elle peut s’affaisser, se déformer, il faut lui donner forme. Les doigts découvrent et sculptent, petit à petit le geste se révèle instinctif.

IMG_9774

 

Ce contenu a été publié dans Japon, Karatsu, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.