Le bol du moine zen Ryokan

Septembre 2008, Izumozaki, Japon.

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De retour d’un séjour sur l’ile de Sado, avant de reprendre le train rapide pour Tokyo, en gare de Niigata, je décide de faire un détour jusqu’à Izumozaki, la ville de Ryokan, le moine voyageur et calligraphe.
Dans un train local je longe la cote vers le sud. Avec moi un livre qui raconte la vie du moine. Coïncidence peut être que ce livre arrivé de France par la poste juste avant mon départ et glissé au dernier moment dans la valise. Presque deux heures de train avec un changement pour parvenir à une gare minuscule, pas de taxi et aucune possibilité de laisser une valise à la consigne.
Enfin je finie par attraper un bus qui me conduite au musée.
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Les calligraphies sont bien sur extraordinaires, le résultat d’une pratique assidue et d’un esprit libre et confiant. L’homme était certainement exceptionnel, ses calligraphies sont inimitables. L’écriture s’allonge sur des pages qui ne semblent exister pour rien d’autre. Notre papier, nos formats, notre écriture horizontale, tout cela sonne faux, l’écriture c’est autre chose.  Coïncidence peut être encore, je trouve ici la copie en Japonais du livre que je porte avec moi et que je viens de terminer.

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Ryokan seul dans son ermitage, le sol traversé par une pousse de bambou. Comment faire pour lui frayer un chemin ? Un trou dans le toit, en y mettant le feu au passage!
Resté dix ans éloigné de son village, à son retour, de sa famille, il ne restait plus personne.
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Alors qu’il ne possédait pratiquement rien il était dit-on très attaché à son bol, le fameux bol à aumônes, l’un des huit objets qu’un moine peut posséder, celui qui symbolise tout à la fois la transmission du savoir et l’échange avec le monde extérieur. Ce bol j’en trouvais une réplique dans la boutique du petit musée de la ville.
Ryokan était aussi très attaché aux balles en tissus qu’il confectionnait lui-même pour jouer avec les enfants dans la rue. Statues et peintures nous montre un homme grand, mince au visage souriant et souvent entouré d’enfants.

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Le mémorial se trouve en bas, au centre du village, en bord de mer, face à l’île de Sado. De la route qui surplombe le village on aperçoit des toits luisants et des maisons bien alignées, une allée de couleur ocre et des maisons en bois recouvertes d’une peinture marron. Derrière cette allée se trouve la mer, bande bleue qui au loin se mélange avec le ciel. La statue de Ryokan fait face à la mer, elle est imposante. D’un homme à l’apparence très simple émane une grande force.

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Alors que je me dirige vers l’arrêt de bus qui doit me ramener à la gare, des enfants m’interpellent, de retour de l’école sur le chemin ils font beaucoup de bruit. Ils vont en courant poser leurs cartables et reviennent jouer à la balle. En attendant l’arrivée du bus ils m’entraînent à jouer avec eux. Dommage que je ne puisse rester, avec eux je ferais certainement de gros progrès en japonais mais je ne suis pas encore prête pour emménager dans un ermitage de montagne. Je repense à cette peinture aperçue au musée de Yamadera. Elle montre le poète Matsuo Bashô, seul sur la route, étranger à la vie du village au travers duquel il ne fait que passer, je n’aime pas cette image,  elle montre une trop grande solitude. Je préfère celle de Ryokan jouant avec les enfants. 

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Coïncidence encore mais aujourd’hui moi aussi a Izumozaki j’ai joué avec des enfants.
Izumozaki

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